La vie à Cournonterral sous l'Ancien Régime

à travers la vie de nos ancêtres

Les pauvres à Cournonterral

On a souvent dans l'idée que sous l'Ancien Régime, il ne faisait pas bon être pauvre, que les pauvres étaient livrés à eux-mêmes.

Cependant, à la lecture des délibérations, on se rend compte que la charité prêchée par la religion n'était pas qu'un vain mot.

Ainsi, l'argent de la quête est ordinairement utilisé pour nourrir "les pauvres de la paroisse qui ne peuvent se passer de cette aide".
Même durant les périodes de crises comme lors de la peste de 1720, on organise "la passade" (= l'aumône) pour aider les mendiants.

On laisse aussi 8 jours après les récoltes aux pauvres pour glaner avant de faire paitre les troupeaux (voir la fiche de Jean Montels).

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En cas de famine

Une délibération du 12 mai 1709, est très intéressante.
Nous sommes alors en période de "disette du blé et de calamité publique". Tous les habitants de Cournonterral (à part 8 ou 10 d'entre eux) ont "consommé depuis plus d'un mois et demi toutes leurs denrées". Il est possible d'acheter du blé mais les prix sont excessifs.
Le consulat prend donc la décision d'emprunter 4000 livres pour pouvoir acheter du blé "pour la subsitance des habitants de cette communauté".

La famine est telle que les plus démunis vont voler des fruits dans les jardins, chez les maraichers... pour leur subsistance.
La quête ne suffisant plus à nourrir les pauvres et les habitants les plus aisés "on dit n'avoir pas d'argent pour pouvoir fournir", il est décidé d'emprunter 500 livres "pour pourvoir à la subsitance des pauvres".

Parlement de Toulouse

On apprend également que le Parlement de Toulouse a prit un arrêt le 30 avril 1709 "portant règlement pour la nourriture et subsistance des pauvres".
Il y est notamment notifié que les ecclésisatique ne seront taxés qu'au 6ème de leurs revenus (au lieu du tiers qu'ils doivent habituellement) pour la subsistance des pauvres. On se doute qu'en temps de famine, il faudrait au contraire augementer ces taxes puisque les besoins des pauvres (et le nombre de pauvres) augmentent.
Le Parlement précise que c'est aux "seigneurs des paroisses, les officiers maire, consuls, bourgeois habitants et lieutenants des villes" de fournir "le surplus qui sera nécessaire pour la subsistance des pauvres" à proportion de leurs revenus.

C'est donc à la communauté seule de prendre en charge ses pauvres.

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Bureau de charité

En 1709, le consulat décide de relancer le bureau de charité qui avait été délaissé.
On élit et nomme des personnes convenables pour régir ce bureau de charité.
Pour aider à son financement il est décidé que les amendes payées par "les malfaiteurs qui volent les fruits" seront données à ce bureau.