La vie à Cournonterral sous l'Ancien Régime

à travers la vie de nos ancêtres

La milice bourgeoise

Cournonterral étant une ville (elle a des remparts et est le chef-lieu d'une seigneurie) qui a le droit de s'administrer elle-même, elle doit assurer sa propre police pour se défendre : il s'agit de la milice bourgeoise.
Le soldats sont des célibataires de la communauté en état de porter les armes.
Les nobles locaux sont les officiers.
En temps de paix, les hommes sont regroupés en compagnies locales et s’exercent quelques jours par an. En temps de conflit, les compagnies forment des bataillons pour remplacer les régiments réguliers sur le front.

A Cournonterral on doit fournir 16 soldats à la compagnie (qui couvre Cournonterral, Pignan et Saussan).

Plusieurs compagnies forment un régiment. On compte un à plusieurs régiments pour chaque diocèse. Le diocèse de Montpellier compte par exemple 3 régiments. Dans le Languedoc il y a , en 1690, 51 régiments, 514 compagnies pour 25 500 soldats dans la milice bourgeoise.

carte des milicies en Languedoc séparation

Tirage au sort

Tous les ans on réalise un tirage au sort pour désigner les soldats de cette milice.

On inscrit le nom de chaque miliciable bon pour le service sur un papier. On tire autant de noms que de miliciens à fournir par la communauté.

Le service de chaque soldat dure normalement 6 ans mais peut-être écourté si par exemple il se marie.

A Cournonterral, je n'ai pas trouvé trace de ce tirage au sort. Il semble plutôt qu'on nomme les soldats comme le montre un délibération de 1702 où l'on doit remplacer 11 soldats "cassés" (qui ont été renvoyés dans leurs foyers car ils sont mariés) :

Délibération
Et sur la seconde proposition (...) a été unanimement deliberé en l'assemblée a nommé en lieu et place des onze soldats qui ont été casses ou qui manquent pour servir de soldat dans la bourgeoisie de ce lieu :
- Fraisse pour tambour,
- Gelly,
- le fils de Lavene,
- de Rouch Fager,
- le fils de Raimond Chambert,
- le fils ainé de Seranne,
- Cordonnier Savary,
- Raimond Desouvertures,
- Jean Bonnet,
- Guizard ,
- et le fils ainé de Jean Barral
habitants de ce lieu auxquels seront remis à tous les armes en bon état en presence de deux témoins afin que après chaque soldat tienne en état ses armes et en reponde et ainsi en a éte déliberé (...).


Ces onze soldats viennent s'ajouter à :
- Jean Formy sergent,
- Jean Audran,
- Barthelemy Argence,
- Estienne Roqueplane,
- et Jean Sourlan.

On sait également qu'en 1702, c'est Guillaume de CAMBON qui est capitaine de la compagnie de bourgeoisie de Cournonterral, Pignan et Saussan.

séparation

Uniforme, armement, solde

Soldat de la milice

L'uniforme porté par les hommes est de couleur blanc avec revers blancs, parements bleus, le chapeau est orné d'un bordure argent.

Les soldats sont équipés :
- d'un fusil d'une valeur de 10 livres en 1702 (ce qui correspond selon la base de calcul expliquée dans la page du compoix à 400 € en 2017),
- d'une baïonnette d'une valeur de 12 sols en 1702 (ce qui correspond selon la même base de calcul à 24 € en 2017),
- d'un fourreau de baïonnette,
- d'un ceinturon d'une valeur de 35 sols en 1702 (ce qui correspond selon la même base de calcul à 70 € en 2017).

Fusil balle de mousquet




La communauté doit fournir la poudre et les balles nécessaires à ses soldats.
Par exemple en 1710, elle doit fournir 10 livres de poudre et 25 livres de balles.

A noter qu'il s'agit de balles rondes dites "balles de mousquet". Ces balles sont en plomb. Si elles n'ont pas la vélocité des balles ogivales que nous connaissons aujourd'hui, elles peuvent provoquer la mort et de graves blessures.




Le soldat touche une solde de 5 sols par jour (ce qui correspond selon la base de calcul expliquée dans la page du compoix à 10 € en 2017), celle d'un capitaine est de 3 livres 5 sols (ce qui correspond selon la même base de calcul à 130 € en 2017).