La vie à Cournonterral sous l'Ancien Régime

à travers la vie de nos ancêtres

Les nobles de Cournonterral

Comme c'est le cas un peu partout dans le Royaume de France, Cournonterral dépend, en fonction des époques, d'un ou plusieurs seigneurs.

Mais Cournonterral est une ville affranchie, c'est à dire qu'elle se gère elle-même, via son consulat.
Les seigneurs de Cournonterral n'ont donc pas autant de droits sur les habitants que dans d'autres contrées et cela pose quelques soucis.
Par exemple, lors des guerres de religion, les familles nobles et bourgeoises étant souvent protestantes, ont tendance à défendre leurs coreligionnaires quitte à outrepasser leurs droits et à bafouer ceux du consulat. L'affaire de la nomination du boucher en est une bonne illustation (voir la fiche de Raymond PUECH).

On comprend qu'il n'y pas toujours une bonne entente entre le consulat et les seigneurs de Cournonterral. Ces derniers essayent à plusieurs reprises d'outrepasser leurs droits (surement dans l'optique d'obtenir de plus en plus de pouvoir ou, recouvrer leurs anciens pouvoirs).
Ainsi, en 1702, Guillaume de CAMBOUX, seigneur du lieu, refuse de redonner les clés des portes de la ville aux consuls (qui appartiennent à la communauté car c'est elle qui entretient les remparts et surtout les fameuses portes).
Il faut dire que, ce qui complique un peu la situation, on a désigné ce Guillaume de CAMBOUX capitaine de la milice bourgeoise. Seulement, en ces temps de troubles entre religions catholique et protestante (les protestants sont accusés de brûler les églises par exemple), les habitants n'ont pas confiance en la milice bourgeoise pour assurer sa sécurité.
En effet les officiers de cette milice sont nobles ou bourgeois et donc plus majoritairement "nouveaux convertis", c'est à dire anciens protestants (qui, comme le montre le témoignage de Marie Molinier n'ont abjuré leur foi qu'en apparence).
Les habitants préfèrent donc se garder eux-mêmes. Ils ont alors créé une garde des habitants qui fait des patrouilles et en somme, veux prendre le rôle de la milice bourgeoise.

Un autre exemple de ces disputes entre les seigneurs et les consuls, est une petite phrase trouvée dans la délibération du 10 janvier 1724.
Les consuls précisent "qu'il est de notoriété que les agents de Mr le Marquis des Vignolles coseigneur de ce lieu de Cournonterral sont attentifs à mettre tout en œuvre pour détruire et anéantir les droits et privilèges du Consulat de cette communauté quoi qu'incontestables et royalement establis".

Cette mésentente se solde régulièrement par des procès entre la communauté et les nobles comme l'explique cette page sur l'histoire de Cournonterral.