Les tuileries de Cournonterral
On trouve 2 tuileries à Cournonterral :
- en jaune, la tuilerie haute,
- en vert, la tuilerie basse


La tuilerie basse
Cette tuilerie a appartenu à :
- Etienne FIZEAUX,
- Antoine PUECH (qui l'a acheté en 1612),
- Raymond PUECH (qui en a hérité),
- Jean VALETTE (pour sa femme, Suzanne PUECH, fille de Raymond qui en a hérité),
- Pierre VALETTE (fils de Jean).

En 1727, on trouve dans le compoix de Jean VALETTE, un desciptif de la tuilerie (je vous mets directement la traduction pour une meilleure compréhension) :
- un bâtiment consistant en une maison à deux étages (de 63,64 m²) avec son escalier de dehors en partie couvert (qui fait 4m²),
- l'écurie (de 43,64 m²),
- avec deux fours à pain et fournil (de 47,52 m²),
- une remise sans toiture (de 20 m²),
- une basse-cours (de 31,97 m²),
- un autre four pour l'usage des tuiliers (de 31,78 m²),
- une remise pour tenir les tuiles (de 122,69 m²),
- une autre remise pour tenir le bois (de 154,35 m²) avec un plan au devant de ladite remise (de 27,96 m²),
- un autre plan où est le chemin pour son service (de 130,46 m²),
- une aire à l'usage des tuiles (de 718,85 m²),
- un jardin avec un puits (de 719 m²),
- un champ à fourrage (de 1 975 m²).
Le 7 mars 1762, Pierre VALETTE, tuilier, a fait une requete, "dans laquelle il demande d'etre dechargé de partie de la taxe de la capitation qu'on la comprit l'année dernière dans le rolle de la presente communauté pour la somme de vingt quatre livres (...) attendu dit il quil est chargé de six enfans quils ne pouvent gagnies leur vie, que sa tuillerie est située dans un bas fonds, ce qui est cause quil ne puit cuire ses tuilles et briques que dans le printemps, a cause de leau qui se ramasse dans son four".
Le consulat refuse d'accéder à sa requête en expliquant que l'autre tuilerie produit la même quantité de marchandises et n'est pas exemptée de capitation.

La tuilerie haute
Cette tuilerie a appartenu à :
- Jean AUDIBERT,
- Pierre AUDIBERT,
- Etienne BONNIER (pour sa femme Marie AUDIBERTE),
- Noël LOYS (a qui elle a été transférée car elle était abandonnée).
Le 16 février 1665, LASAVE, charanton, demande à être déchargé de la taille pour sa tuilerie puisqu'elle "est démollie".
Le 25 avril 1681, "Noé Loys, conseiller du roi (...) a offert de prendre la tuilliere, son aisance laissée à la communauté depuis cinq ans ou environ par le Sr Lasave charanton". Le consulat lui accorde le bail.

Les tuileries face à la communauté
Le 21 mai 1727, les consuls se plaignent que "les tuilliers du presant lieu vont journellement dans les garigues de la présente Communauté faire couper une grosse quantite de bois pour faire ses chaux, tuilles et briques et comme cest un prejudice considerable à la presente Communauté et que d'ailleurs les dits tuillers ne peuvent entreprendre sans le consantemant de ladite Communauté d'y faire couper aucune broussaille"
Il est donc décidé que si les tuiliers coupent ou font couper du bois ou des brousailles sans avoir la permission, ils devront s'acquitter de la somme de 10 livres (ce qui correspond selon la base de calcul expliquée dans la page du compoix à 400 € en 2017).
Il y a encore un soucis de coupes de bois intempestives de la part des tuiliers, en 1745. Le seigneur a permis aux habitants de prendre du bois des garrigues pour se chauffer. Mais les tuiliers en ont pris pour l'usage de leur fours ce qui en consomme une très grande quantité et détruit les garrigues. Cela augmente aussi les marchandises des tuiliers sans augmenter leurs charges alors qu'ils augmentent le tarif de leurs marchandises.

"il est a propos de leur fixer un prix pour les
seuls habitants ladite assemblée en consequance a delibéré
que les seuls habitants ne payeront de la chaux que 6
livres le muild, les thuiles cinquante sols et la brique quarante
sols la cane, et que lesdits thuilliers serons tenus den bailler par
preferance aux habitans et a legard des estrangers ils
pourront vendre leur marchandise ce quils jugeront
a propos"
Il est donc prévu que les habitants de Cournonterral payeront :
- le muid (il s'agit du muid de Montpellier) de chaux : 6 livres, soit 240 € pour 692,41 litres de chaux,
- la cane de tuile : 50 sols, soit 100 € pour 1,99 mètres de tuiles,
- la cane de brique : 40 sols, soit 80 € pour 1,99 mètres de tuiles.