La vie à Cournonterral sous l'Ancien Régime

à travers la vie de nos ancêtres

Raymond PUECH

signature

Né vers 1637, il est fils d'Antoine et de Marie FROMENTALE. Pour voir son lien avec nous, c'est par ici.
Raymond grandit et devient tuilier.

Il se marie le samedi 16 août 1670, à l'âge de 34 ans, avec Marie DESOUVERTURES.
Marie meurt en février 1681 et Raymond se marie le mercredi 27 aout 1681 avec Louise MASSABIOLE (qui meurt le 11 avril 1691, à 38 ans).

signature

Raymond est bien intégré à la communauté et sera plusieurs fois consul.
D'après ce que j'ai lu dans les délibérations, j'imagine un homme charismatique qui se soucie du bien de sa communauté mais n'oublie pas qu'il a, avant tout, une entreprise à faire tourner.
Il est à noter qu'il sait au moins signer (ce qui n'est pas très courant à l'époque).

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Altercation

Le 24 juin 1682, alors qu'il a 45 ans, il est nommé second consul de Cournonterral.

Altercation entre Puech et Aubrespy

Le 28 juin 1682, alors que le consulat s'assemble pour nommer le nouveau boucher de la commune, "David Aubrespy de la RPR" (Religion Prétenduement Réformée) entre dans la maison commune "sans y être apellé qui y vient faire grand bruit". Ce dernier veut qu'un certain BLAVET soit nommé boucher (je pense qu'il s'agit de Jacques BLAVET mais sans certitude) alors que les consuls désignent Pierre BLANC (qui a fait l'offre la plus intéressante).
"Sur quoi le consul Pioch (comprenez PUECH) lui auroit fait commandement de sortir de ladite maison commune (...) ce que ledit Aubrespy auroit refusé de sortir, et auroit poussé par deux ou trois diverses fois ledit consul Pioch."

"Vu l'insulte faite par ledit Aubrespy tant aux consuls qu'aux assistants audit consuls, il a été deliberé unanimement que le consul Pioch ira à la ville de Montpellier et faira sa plainte et qu'on poursuivra ledit Aubrespy si besoin est."

Le consulat s'assemble à nouveau le 2 juillet et assigne Pierre BLANC (à qui il était prévu de passer bail) mais celui-ci ne se présente pas. Les consuls sont convoqués au château par "Madame la Présidente" (il s'agit de la Marquise des VIGNOLLES). Elle décide de nommer le fameux BLAVET (désigné par David AUBRESPY) en tant que boucher et lui "fait quitte" "de faire la boucherie" alors que la boucherie appartient à la communauté et qu'elle n'a théoriquement aucun droit en la matière.
En fait BLAVET avait prévenu Raymond PUECH qu'il serait boucher "en dépit de son avis". On comprend alors que le nommé BLAVET a fait tout ce qu'il pouvait pour obtenir la bail de la boucherie, quitte à passer au-dessus des lois.

Suite à cette affaire les consuls, assez contrariés, décident de demander à l'Intendant que les assemblées du consulat ne se fassent qu'avec 12 hommes (3 consuls et 9 conseillers politiques) pour qu'ils puissent prendre les décisions. Ils comptent expliquer que "des personnes de la RPR se permettent de venir dans la maison de ville sans y être appelés par monsieur les consuls et les poussent sans aucun respect".

Au final, en ce qui concerne la boucherie, c'est un certain AVINEN qui obtient le bail puisque les autres prétendants (dont Pierre BLANC), se sont retirés. On imagine facilement que Pierre BLANC a été menacé par le nommé BLAVET.

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Entre le travail à la tuilerie et le consulat

Le 22 septembre 1686, on apprend que Raymond a été nommé pour clôturer les comptes de la communauté. Mais Raymond "a repondu quil ne pouvait pas y travailler et encore ledit conseil l'aurait nommé pour conseiller la presente annee et ne pouvant venir aux conseils les jours que les 3 consuls s'asemblent à cause des affaires quil a pour le debit de sa marchandise de sa tuilerie."

refus de Raymond

Le consulat nomme finalement Jean BONNIOL (beau-frère de Michel MALABOUCHE) pour cloturer les comptes.

En 1688, Raymond reprend des responsabilités au sein de la communauté en devenant 1er consul.

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La tuilerie

Raymond a hérité d'une tuilerie à Cournonterral (son père l'avait achetée en 1612).

tuileries de Cournonterral

On trouve 2 tuileries à Cournonterral :
- en jaune, la tuilerie d'Etienne BONNIER (qui appartient à sa femme Marie AUDIBERTE),
- en vert, la tuilerie de Raympond PUECH

Le 23 novembre 1691, le consulat doit délibérer car "Raymond Pioch, maitre tuilier, du presant lieu ayant fait couper partie des bois apellé Crusaillie du côté de Garigue Planne pour cuire les marchandises de sa tuilerie et comme sela porte un grand prejudice aux habitants(...)". Je suppose que les consuls n'ont pas pû prouver leurs dires car je ne trouve pas de suites à cette affaire.

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Le compoix

Entre 1697 et 1725, la communauté de Cournonterral utilise les usuels de compoix.

On y retrouve le compoix des "hoirs de Raymons PUECH". Le mot "hoirs" signifie "héritiers de" (ce qui est logique puisque Raymond est mort en 1697 et que cet usuel a été créé cette année-là).

extrait de compoix

Après étude du compoix, il est ainsi possible de dire que Raymond PUECH a, en 1697 :
- une tuilerie,
- 3 maison dont la plus grande fait 35,92 mètres carrés sur deux étages,
- 2 étables,
- 2 jardins,
- 3 champs à fourrage de 2 049 mètres carrés,
- 4 oliveraies représentant 7 773 mètres carrés,
- 12 champs représentant 34 606,50 mètres carrés,
- 9 vignes représentant 34 313 mètres carrés.
Il a donc, uniquement en surface agricole, 78 471,50 mètres carrés c'est à dire 7,85 hectares.

Voici une localisation grossière des propriétés de Raymond en 1697.

carte du compoix de Raymond PUECH

Pour l'année 1697 Raymond PUECH doit payer la somme de 26 livres, 0 sols, 9 deniers et 3 pittes (ce qui correspond selon la base de calcul expliquée dans la page du compoix à 1 041,63 € en 2017) en règlement de la taille réelle ce qui en fait le 37ème contribuable le plus important de Cournonterral (sur 428 contribuables).

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Décès
Décès de Raymond PUECH

Raymond PUECH meurt à l'âge de 60 ans le 30 avril 1697. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière de Cournonterral